Plusieurs animaux et monstres vivent à l’intérieur de l’arbre Yggdrasil. On y retrouve des cerfs, une chèvre, un faucon, un écureuil, un aigle.
Mais aussi et surtout un serpent dragon, nommé Nidhögg. Ce dernier habite au pied de la troisième racine de l’arbre monde, dans la brume et l’obscurité de Niflheim. Et il s’agit sans aucun doute de la créature la plus redoutable des neuf mondes…
Qui est Nidhögg dans la mythologie nordique ?
Nidhögg - également connu sous le nom de Nidhöggr- est un dragon gigantesque caché dans les racines d’Yggdrasil, l’arbre monde de la mythologie nordique. Son nom signifie « celui qui frappe avec férocité », ce qui lui correspond avec brio …
Nidhögg est souvent décrit comme un immense serpent possédant de très nombreuses queues. Des écailles recouvrent l’entièreté de son corps, et des cornes jaillissent de sa tête affreuse.
S’il n’a pas de pattes arrières, Nidhögg possède cependant des pattes avant munies de grosses griffes acérées. Ce sont avec ces dernières qu’il déchire les racines d’Yggdrasil. Certains textes lui rajoutent également de petites ailes, semblables à celles d’une chauve-souris, en dessous desquelles il transporte les cadavres des criminels.
Son apparence vous dit quelque chose ?
Eh bien c’est sûrement qu’elle vous rappelle celle de la proue des drakkars vikings.
En effet, leurs bateaux étaient en grande majorité affublés d’une tête de dragon, et ce dans le but de faire peur (et peut-être même de faire fuir) leurs ennemis. Ces derniers étaient-ils réellement inspirés du monstre caché sous les racines d’Yggdrasil ? La question persiste encore aujourd’hui et n’obtient aucune réponse certaine.
Où vit le dragon Nidhögg ?
Nidhögg se cache dans les racines profondes d’Yggdrasil. La plupart du temps, il se faufile entre les racines de Niflheim et se cache dans les brumes glacées de ce monde.
De temps à autre, le dragon glisse jusqu’à Hel, pour rendre visite à la déesse de la mort. Beaucoup la considèrent d’ailleurs comme sa maîtresse.
Que fait Nidhögg dans les racines d’Yggdrasil ?
Dans les bas mondes, Nidhögg déchire et ronge les racines de l’arbre-monde, le menaçant de s’effondrer et, avec lui, l’univers tout entier.
Pour éviter le drame, trois Nornes (Urd, Verdandi, Skuld) arrosent les racines au quotidien pour tenter de les soigner. Dans l’Edda, la scène est décrite ainsi : « Yggdrasil est bien plus malade qu’il semble, du moins plus que les Hommes le croient : Les serpents le rongent du dessus, son tronc pourrit, et Nidhögg draine sa sève du dessous. »
Pour certains érudits, Nidhögg peut représenter le mal toujours présent chez chacun des Hommes, celui qui ronge le coeur et l’âme de tous.
Mais la tâche du dragon Nidhögg ne se cantonne pas uniquement à cela. S’il hante sans cesse l’univers, l’immense serpent participe également au bon équilibre de ce dernier en punissant les criminels.
Nidhögg côtoie les rives du Nadastrond, là où sont bannis les cadavres des meurtriers, des briseurs de serment, ou des adultères. Là bas, il y mange les hommes mauvais dans une salle dont les murs sont formés de serpents, et dont le plafond dégouline de son venin servant à brûler la chair des criminels.
Dans l’Edda, elle est décrite ainsi : « Ses portes au nord sont orientées, des gouttes de venin tombent par les lucarnes, cette halle est tressée d’échines de serpents. Devront traverser à pied des fleuves épais, les parjures et les meurtriers. »
Alors, forcément, à l’ère viking, le dragon mythologique dissuadait chacun de commettre les trois péchés mortels qui méritaient cette terrible sanction post-mortem.
Nídhögg , le dragon qui contribue à l’équilibre d’Yggdrasil
Si cela peut paraitre difficile à croire, Nídhögg joue bel et bien un rôle dans le bon équilibre de l’arbre-monde.
Si lui se trouve dans le bas monde et symbolise le mal, un grand aigle se trouve quant à lui tout en haut d’Yggdrasil. Lui symbolise le bien, la sagesse et la vertu.
Entre ces deux là, l’écureuil Ratatoskr galope de haut en bas, et de bas en haut, pour colporter des invectives entre les adversaires. De prime abord, cette adversité semble tout à fait néfaste. Mais elle ne l’est pourtant pas, bien au contraire. Ces disputes incessantes entre l’aigle et le dragon favorise le cycle de croissance de l’arbre de vie.
Nídhögg et son rôle dans le Ragnarök
Le Ragnarök, ou la fin du monde prophétique dans la mythologie nordique, commence réellement lorsque Nídhögg réussi enfin à manger les racines d’Yggdrasil.
L’arbre-monde jaunit et les neufs royaumes sont alors plongés dans un hiver sombre et glacial de trois ans. A la fin de celui-ci, la grande bataille commence.
Nídhögg s’envole alors des enfers avec, avec lui, les criminels, et part guider les géants à l’attaque des dieux. Dans l’Edda on peut y lire ces mots : « Le frêne Yggdrasil frémit de toute sa hauteur. Il gémit, le vieil arbre. Le géant s’est libéré».
Selon d’autres écrit, Nídhögg , en plus de lancer le Ragnarök, le clôture également. Le dragon survit aux événements et emporte sous ses ailes tous les morts de ce long combat. Dans le monde post-Ragnarök, Nídhögg continue à préserver l’équilibre des choses. Il reste la force du mal qui contrebalance la force du bien dans cette nouvelle ère.
Le dragon Nídhögg dans la culture contemporaine
Comme bien des éléments de la mythologie nordique, le dragon Nídhögg trouve lui aussi sa place dans la culture contemporaine. Son histoire est racontée à travers des livres, des films ou encore des jeux vidéos. Ainsi, on retrouve son personnage dans les romans « Les secrets de l’immortel, Nicolas Flamel » de Michael Scott. Dans les revues et le film « Captain America », de Marvel. Mais aussi dans les jeux vidéo « Age of Mythology » ou encore « Lord of Arcana ».